La légende de Saint Denis et le rituel gaulois de probation guerrière
- Michel Leconte (GIDFMF)
- 22 déc. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 nov. 2020

La thèse soutenue dans ce court exposé est la suivante : la légende de Saint Denis, à Paris-Saint-Denis, est le décalque du récit irlandais du Festin de Bricriu (pour deux de ses épisodes au moins). Un festin qui tourne autour d'un «chaudron d'abondance» contenant le «morceau de choix» qui revient de droit au champion ulate élu à cette occasion par le dieu des morts. Le postutulat avancé étant qu'à Lutèce, à l'époque gauloise, aurait circulé un récit identique avec un même chaudron, un chaudron que l'étymologie la plus probable de l'ethnonyme parisii, « ceux du chaudron », évoque précisément) et avec un dieu des morts comparable au dieu irlandais Curoï. Un dieu archaïque réinvesti par les gaulois et chargé de s'occuper non seulement des morts, mais aussi d'initier les guerriers et d'élire leur champion.
Ce dieu des mort est, à l'époque gallo-romaine, représenté sur le pilier des Nautes sous la figure du dieu aux bois de cerf : Cernunnos. Plus tard, concurrencé par saint Marcel pour le titre de champion, c'est saint Denis, patron du royaume, champion des armées du roi, et patron de la nécropole royale, qui lui succède. Saint Denis occupant à la fois la place du dieu des morts décapité par le champion (à l'exemple de Curoï-Uath décapité par Cuchulainn) et du champion lui-même. Cette fusion des deux protagonistes avait été réalisée intentionnellement par les abbés de Saint-Denis qui ont réuni en une seule figure, saint Denis, le dieu des morts chargé de la nécropole royale, et le champion des armées du roi dirigées sous son Oriflamme au cri de « Montjoie Saint Denis »... Lire la totalité de l'article
Cet article a fait l'objet d'une publication dans la Lettre d'Île-de-France N° 92 en décembre 2014
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